Une histoire de vélotafeur - 2

Tristan un lycéen vélotafeur n’a pas toujours été un adepte du casque de vélo. Jusqu’au jour où…

Ce jour où

Cycliste urbain nuit tombante

La routine me faisait prendre mon vélo depuis ce début d’année de seconde au lycée Jean-Pierre Timbaud en banlieue parisienne. La routine ça veut dire que tous les jours se ressemblent. Les choses deviennent automatiques. Les habitudes sont tellement ancrées qu’on n’y prête même plus attention. Comme tous ces matins identiques, je pars pour le lycée à quelques minutes de chez moi. Mon nouveau VTT filant sur les routes au levé du jour.

On ne prend pas attention à nos habitudes lorsque nous vivons une routine et particulièrement aux mauvaises. Jusqu’au jour où la vie elle-même vient les remettre en question. Et moi, c’est un VTC qui a tout remis en question.

Après une journée bien remplie à tout apprendre des équations du second degré, du commentaire de texte et de la mitose, je reprends mon vélo qui m’attends bien sagement sous le préau du lycée. Je dis au revoir à mes amis et enfourche mon Btwin les cheveux au vent. J’aime ces fins de journées automnales. Le jour décline, la nuit pointe le bout de son nez, l’air se rafraîchit, le bol d’air assuré.

Je finis souvent à 18h, pile à l’heure des sorties de bureaux. La circulation est un peu dense mais je fais attention, et puis, bien souvent je me trouve sur la piste cyclable, je suis relativement en sécurité. Enfin c’est ce que je croyais.


Les mauvaises habitudes se perdent

Comme toujours je dois sortir à la dernière sortie du rond-point et dois donc en faire tout le tour. Afin de respecter les règles de circulation je me mets à l’intérieur du rond-point le bras tendu à gauche pour signaliser ma direction. Et puis voilà ma sortie qui apparaît. Bras à droite pour l’emprunter. J’ai à peine le temps de l’atteindre que je suis projeté par-dessus mon guidon. Par-dessus une voiture. Et voilà que je me retrouve au sol, un peu désorienté, sans bien comprendre ce qui est en train de m’arriver.

Traffic et cyclistes

Les accidents arrivent tous les jours

Le gars qui vient de me heurter avec sa berline noire sort de la voiture, me parle, mais je suis toujours sonné. Il me donne une carte et s’en va.

Et c’est tout.

J’essaie quand même de débloquer la route, m’écarte du rond-point, tente de reprendre mes esprits.

Essaie de chasser ces étoiles et ces points filants devant mes yeux.

De sortir de cette mélasse dans laquelle je semble avoir été projeté.

Du coton. Tout me semble être enveloppé de coton.

Impossible de remonter sur mon vélo, je crois qu’il est salement amoché alors je finis le chemin à pieds.

Tant bien que mal.

En arrivant chez moi mes parents sont un peu paniqués. D’une part j’arrive plus tard qu’habituellement et d’autre part ils remarquent quelque chose que je n’avais pas remarqué : le sang sur mon front.

En tombant ma tête a cogné la route et j’ai dû m’égratigner. Ma mère m’amène aux urgences afin de vérifier qu’il n’y a pas de commotion. Mon père tente de joindre le chauffard qui m’a renversé.

Si la personne est malhonnête elle m’aura laissé un faux numéro et on peut dire que je n’aurai que mes yeux pour pleurer. Le vélo est tellement en sale état qu’il va falloir que j’en achète un autre. Sans parler de mon état.

Et si j’avais mis mon casque ?

Vélo accidenté dans la nuit

Et si j’avais mis mon casque

Pour finir, pas de commotion, j’ai eu beaucoup de chance étant donné que je suis passé par-dessus le pare-brise du type. Type qui était par ailleurs plutôt honnête puisque sa carte était une vraie. Un taxi un peu trop pressé qui ne m’a pas vu et qui m’a fauché en plein vol. Il a pris à sa charge les réparations du vélo.

Comme quoi, parfois la vie casse nos routines et si on la respecte suffisamment on en tire quelques leçons. J’ai décidé que je ne sortirai plus sans casque.

Je me croyais invulnérable, en sécurité, que pouvait-il m’arriver en 2km de parcours ? Moi qui suis toujours prudent.

Ce que je négligeais c’est que le principal danger venait bien souvent d’ailleurs, et venait bien souvent frapper lorsque qu’on s’y attendait le moins.

Le risque zéro n’existe pas, mais si on peut augmenter notre sécurité pourquoi s’en passer ?

Comme le dit Tristan, il a eu beaucoup de chance ce soir-là. La plupart des blessures graves dues aux accidents à vélo sont principalement concentrées à la tête. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas négliger son casque. Même si vous roulez prudemment, on ne peut pas toujours en dire autant des autres utilisateurs de la route, alors prenez soin de vous !

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